Not That Kind of Girl de Lena Dunham

Not That Kind of Girl : A Young Woman Tells You What She’s Learned  (Antiguide à l’usage des filles d’aujourd’hui en français) est le premier roman de la jeune scénariste, réalisatrice et productrice Lena Dunham surtout connu pour la série HBO, Girls. Je suis une énorme fan de cette série que je trouve à la fois drôle et intelligente (je reviendrai dessus peut-être un jour sur ce blog) et les interviews de Lena m’avait convaincu sur le fait que c’était une personnalité originale et très intéressante. A la sortie de ce livre, je me suis donc ruée sur la version américaine (la version française sort à la fin du mois chez Belfond).

Ce livre se vend comme une autobiographie de Lena Dunham, comme ses mémoires. L’auteur aborde plusieurs thèmes (l’amour, le travail, ses problèmes de santé ect…) nourris par des petits dessins et des anecdotes sur sa vie.

J’ai passé une agréable lecture mais le livre est très loin du coup de cœur que j’avais espéré. A l’annonce de son livre, beaucoup de gens se sont demandé comment à 28 ans seulement on peut arriver à remplir 200 pages sur sa vie qui puissent apporter quelque choses à d’autres personnes. A la lecture de ces commentaires, je me disais que Lena Dunham n’était pas n’importe quelle jeune femme de 28 ans et qu’elle avait surement pleins de choses à dire sur l’industrie des séries, la place des femmes dans le milieu artistique ou encore ses inspirations. Cependant en réalité, Lena Dunham ne mentionne pas UNE seule fois Girls dans tout son livre. De son travail artistique, elle ne parle pas que de son premier film pendant à peine un chapitre (qui est cependant un des chapitres que j’ai préféré du bouquin).

Je me demande réellement ce qui est passé dans sa tête et dans celle de son éditeur. Bien sure que ses histoires d’enfance ont un certain intérêt mais ne pas dire un mot sur le travail qu’il l’a rendu célèbre et lui a valu une reconnaissance internationale énorme de la part des critiques et du public, c’est incompréhensible à mon sens. Il y a des sujets, si vous connaissez la série Girls, que vous vous attendez à voir resurgir comme le fait de grandir ou l’image de son corps et ces sujets sont juste vaguement mentionnés.

Bon, vous allez me dire que je me plains de ce qu’il n’y a pas dans ce livre mais qu’est ce que vaux ce qu’il y a dedans ? Je dirai que le contenu est inégale. Il y a certains chapitres que j’ai trouvé bon, le style de Lena Dunham est drôle et frais. Les passages que j’ai préféré sont ceux où elle s’éloigne un peu de son vécue pour nous faire part de ses réflexions personnelles, des réflexions qui peuvent toucher et faire réfléchir tout le monde comme le passage sur la mort. Je déplore énormément que le livre n’en contiennent pas plus.

Not That Kind of Girl pose, sans le vouloir, une question que beaucoup d’écrivains (ou même d’artistes en général) se posent lorsque qu’il intègre des bouts de leurs vies à leurs travaux et que je me pose également en tant que lectrice : pourquoi certaines vies méritent d’être raconté et d’autres non ? Où est la frontière entre le souvenir qui va faire ressentir des choses à un grand nombre et celui qui va juste atteindre les personnes concernés directement ?  Je n’ai pas la réponse à ces questions mais pour moi, le livre de Lena Dunham va parfois trop loin et devient trop anecdotiques. C’est sympa un ou deux chapitres sur ces histoires d’amour surtout vu le ton abordé mais 60 pages, on s’ennuie vite.

Pour conclure, je dirai que ce livre ressemble au journal intime d’une enfant talentueuse et surdouée. Parfois, j’ai été captivé par ma lecture et pendant quelques paragraphes j’ai ressenti l’intelligence et la créativité de Lena Dunham mais la plupart du temps, j’ai été plutôt juste amusé sans rien de plus. Not That Kind of Girl est un livre qui avait un énorme potentiel mais qui à mon sens, se contente de nous faire juste sourire alors qu’il pourrait aller bien plus loin. Dommage …

Not That Kind of Girl de Lena Dunham

Sorti le 31 octobre chez Belfond pour l’édition française 

2014

Laurence Anyways de Xavier Dolan

Pour la sortie hier du nouveau film de Xavier Dolan, Mommy, j’ai choisi de vous chroniquer un de ses anciens films Laurence Anyways. Je trouve qu’on voit Xavier Dolan de partout en ce moment et il est qualifié par beaucoup de critique de jeune prodige du cinéma mais j’ai l’impression que pas beaucoup de gens ont vraiment pris la peine de voir ses films.

Laurence Anyways parle de Laurence, un homme qui décide de changer de sexe. On suit sur une période de 10 ans dans les années 1990 sa relation tourmenté avec sa compagne Fred.

Pour ma part, c’est la deuxième film de Xavier Dolan que je vois après Les amours imaginaires et j’ai largement préféré celui-là. J’ai absolument tout adoré et j’ai envie de vous enchaîner à une chaîne pour vous forcer à le regarder. Je ne pense pas que ce film (et que la filmographie de Xavier Dolan en général) peut plaire à tout le monde pour deux raisons. La première, est qui m’a gêné au début, est que Dolan travaille tout le temps avec les mêmes acteurs venant pour la plupart du Québec et ayant un accent très prononcé. Je n’ai absolument rien contre l’accent québequois mais je dois reconnaître que certains personnages sont parfois dure à comprendre. La deuxième raison est que on retrouve dans tous ses films un univers assez particulier que personnellement j’adore mais qui correspond plus à un univers de films indépendants, d’artistes qu’aux normes du cinéma actuelle. C’est d’ailleurs dommage car ses films sont en général considéré comme des films « d’intellos » alors que la volonté de Xavier Dolan comme il le répète en interview est de créer des films grand public.

Si ces deux aspects ne vous dérange pas, qu’attendez-vous ? Tout est parfait, les acteurs que je ne connaissais pas m’ont époustouflés. Suzanne Clément qui joue Fred a un talent immense, elle m’a ressentir toutes les émotions possibles et imaginables et j’espère la voir un jour dans d’autres films. Le sujet est superbement traité, la transsexualité est abordée d’une manière très simple sans jugement. Cependant, ce qui ressort le plus du film en terme de scénario c’est l’histoire d’amour. Un peu comme Le bleu est une couleur chaude (la BD de Julie Maroh pas le film de Kechiche !!) est avant d’être une histoire sur l’homosexualité une histoire d’amour, Laurence Anyways avant d’être un film sur le changement de sexe est également une magnifique histoire d’amour.

J’adore la manière de filmer de Xavier Dolan. Je trouve qu’il y a des plans très poétique et même si le film est très réaliste, on perçoit une part de fantastique, de magie. Certaines images ne me quitteront pas comme par exemple celle où un papillon sort au ralenti de la bouche de Laurence. Tout est très travaillé, les musiques pop, les costumes style friperie vintage, les couleurs ….

Bref je vous conseille absolument de vous pencher sur ce film ou du moins sur Xavier Dolan ! J’ai très hâte de découvrir Mommy !

Laurence Anyways écrit et réalisé par Xavier Dolan

Avec : Suzanne Clément, Melvil Poupaud, Monia Chokri, Nathalie Baye …

2012 – 168 min

World War Z de Max Brooks

Suite à cette vidéo de Mymy pour Madmoizelle, je me suis lancée dans la lecture de World War Z. Je tiens à préciser que je n’ai pas vu le film et que je ne compte pas du tout le voir vu qu’apparemment à part les zombies il n’a aucun point commun avec le travail de Max Brooks.

Pour résumer rapidement, World War Z raconte la guerre Z qui oppose le monde entier à une invasion de zombie dans un futur très proche. L’histoire est raconté des premiers cas jusqu’à la victoire par un système d’interviews. En effet, ce texte est censé être le rapport à propos de cette guerre, un témoignage qu’on laissera aux générations futurs fait par un employé de l’ONU mais ces supérieurs ayant jugés son travail trop émotionnel, son auteur a décidé de le publier.

Le livre est donc composé de différents témoignages parfois sous forme de monologues parfois sous forme de questions-réponses. L’utilisation de ce procédé narratif est vraiment très astucieux. On découvre ainsi tous les aspects de la guerre avec des points de vue de différentes cultures. En effet World War Z n’est pas seulement un roman d’action avec des zombies c’est aussi et surtout un livre qui parle de la situation sociale, économique et politique de beaucoup de pays actuelles et des conséquences qu’une pareille catastrophe pourrait avoir sur notre société. Je fais parti de ces gens qui ont toujours soutenu la théorie comme quoi c’est parfois les œuvres relevant du surnaturel (horreur, fantasy, fantastique, science-fiction …) qui nous en apprennent le plus sur la nature humaine et le monde sur lequel nous vivons, c’est par exemple le cas dans World War Z.

J’ai adoré découvrir ces portraits d’individus complètement différents et Max Brooks a vraiment pensé à tous les cas possibles. Son histoire tient parfaitement debout et est tout à fait plausible. Certains passages vont marqueront surement plus que d’autres, personnellement j’ai largement préféré ceux qui parlaient de simples civils plutôt que ceux qui parlaient de l’armée.

Les seuls petits défauts qui ont empêchés ce livre pour moi d’être un coup de cœur sont que je me suis parfois perdu dans toutes les abréviations qu’utilisent l’auteur pour parler des organisations politiques et militaires et que même si j’ai adoré le mode de narration, il présente quand même un énorme inconvénient. En effet dans ce genre de livre, il est impossible de s’attacher à un personnage car on le suit maximum pendant 20 pages.

Même si vous n’aimez pas spécialement les romans de zombies, je vous conseille très vivement World War Z ! Je pense qu’il peut plaire à tout le monde, surtout si vous vous intéressez aux problèmes internationaux !

Couverture World war Z : Une histoire orale de la Guerre des Zombies

World War Z de Max Brooks

Le Livre de Poche

2006

The Leftovers

The Leftovers était LA série qui a fait parler d’elle cet été et j’étais impatiente de voir ce qu’elle valait vraiment. Voici donc mon avis !

Pour l’histoire, on se retrouve dans un monde semblable semblable aux nôtres à l’exception près que la série se déroule 3 ans après le 14 octobre. Ce jour marquant pour toute la planète est celui de la disparition mystérieuse de 2% de la population mondiale. Dans ce contexte, on découvre une bonne palette de personnages résidant à Mapleton, une petite ville des Etats-Unis ayant chacun repris leurs vies  de manière différente après ce drame.

Cette série me fait énormément pensé à l’excellente série française Les Revenants. Même contexte fantastique: dans un cas des disparitions et dans l’autre des résurrections et même traitement : le côte mystère est laissé de côté pour filmer au plus près des réactions de gens de tous les jours. Cette histoire du 14 octobre est omniprésente dans la série mais pas vraiment dans le sens d’une énigme que les protagonistes et les spectateurs cherchent à démêler, The Leftovers est plutôt une démonstration sociologique de comment un pareil événement peut toucher monsieur et madame tout le monde. Je ne sais pas si à un moment de la série, les scénaristes nous donneront la vérité sur ce drame et à vrai dire, cela ne me gêne pas du tout de ne pas savoir ce qui s’est réellement passé car ce qui est  vraiment mis en valeur et développer c’est la richesse des personnages.

Parlons donc des personnages, pendant les 3 premiers épisodes j’étais très prise dans l’histoire, j’adorai l’atmosphère et même si je ne comprenais pas grand chose, je me disais que c’était que le début. Le problème est que même en avançant, j’ai eu énormément de mal à comprendre les motivations de tous les protagonistes. A mon avis, ils ont voulu trop faire et ils auraient mieux fait de se concentrer sur seulement 4-5 personnes comme par exemple la famille Garvey. Pour ceux qui ont vu la série, j’ai trouvé toute la partie avec Wayne totalement incompréhensible et sans intérêt à part m’embrouiller. Le fait d’accumuler à ce point des personnages nous empêchent de nous attacher à une intrigue en particulier et c’est selon moi c’est le gros défaut de The Leftovers. C’est vraiment dommage car il y a vraiment des personnages super intéressants et originaux (la secte qui m’a beaucoup plus, le prêtre …) et j’aurai aimé qu’on les exploite plus au lieu de nous en proposer des nouveaux et de frôler parfois la frontière du bordel what the fuck.

Sinon le casting est excellent (en même temps quand on peut s’offrir Liv Tyler et Justin Theroux …), c’est très bien filmé et la musique est à tomber par terre. Je regardai avec plaisir la saison 2 en espérant avoir un peu plus de réponses spécialement sur les rôles des personnages dans toute cette affaire ! Je vous la conseille si vous avez envie de voir quelque chose que vous avez jamais vu avant !

 

The Leftovers de Damon Lindelof et Tom Perrotta

Avec Justin Theroux, Liv Tyler, Amy Brenneman, Christopher Eccleston …

1 saison (10 épisodes de 50min)

HBO – 2010

Le Remède mortel (L’Epreuve T.3) de James Dashner

J’ai tout d’abord créer ce blog pour pouvoir partager des œuvres qui me tiennent particulièrement à cœur mais aussi parce que parfois il y a des choses que je lis/vois qui m’agacent tellement que je suis obligée d’en parler pour passer à autre chose. Le Remède mortel en ait un bon exemple.

Ce livre est le dernier tome de la trilogie de L’Épreuve dont beaucoup de monde parle en ce moment étant donné la sortie prochain de l’adaptation cinématographique du tome 1. Je vous préviens cette article va être rempli de spoilers donc je vous conseille fortement d’avoir fini la trilogie si vous voulez le lire ! Il faut savoir que j’avais beaucoup aimé le tome 1 et un peu moins le tome 2, j’en attendais donc beaucoup de cette conclusion malgré les avis mitigés sur la blogosphère voici donc mon avis.

En une phrase mon ressenti se résume à : JAMES DASHNER POURQUOI ? POURQUOI ? Attention, je ne dis pas que le livre est complètement mauvais. Comme tous les autres tomes de la saga, c’est un tourne-page qui se lit très vite avec beaucoup d’action et de rebondissements et je comprends pourquoi cela a plus à certain mais selon moi, l’auteur est passé à côté de sa trilogie et aurait pu faire tellement mieux !

Mon principal problème comme bon nombre de gens réside dans le manque d’informations que je comprends absolument pas. Je reproche à de nombreuses sages/trilogies dystopie fantastique/fantasy young adult comme Insaisissable de reposer sur un univers ou des concepts surnaturels trop bancales et trop sous-développés, sans véritable profondeur. James Dashner a pour le coup eu l’intelligence de créer un univers dystopique plutôt original et complexe et on voit qu’il maîtrise son sujet. Alors pourquoi ?? Pourquoi nous en dire aussi peu ???

A quoi ça sert de créer toute une histoire sur le passé de Thomas si au final on apprend jamais qu’elle a vraiment été son rôle au Wicked ? A quoi sert Aris, qu’on introduit dans le tome 2 et qui est au final complètement inutile ?? Je m’attendais à avoir d’énormes révélations et on en a sur le Wicked, l’état du monde actuelle, la Braise … Mais rien sur le passé, je ne comprends vraiment pas pourquoi James Dashner n’a pas rendu sa mémoire à Thomas.

C’est vraiment des problèmes d’histoire qui m’ont gâché ma lecture. Les deux seuls éléments qui m’ont plu son la mort de Newt et le retour au Labyrinthe à la fin même si il est express j’aime cette impression qu’il faut finir là où tout a commencé. Sinon je trouve qu’il y a trop de tout, trop d’explosions et pas assez d’explications, trop de personnages balancés comme ça à la vite (la Chancelière, le médecin …) et pas assez d’approfondissement des anciens. Je suis vraiment énervée contre ce livre car ce n’est pas une daube et c’est bien cela le problème. Dès le premier tome on sait que cette trilogie a un énorme potentiel mais il n’est pas du tout exploité ! Je ne comprends pas.

Mais passons à l’apothéose de ma colère : les personnages. Thomas est de pire en pire, il ne m’a jamais vraiment plu mais alors là j’ai trouvé toutes ces réactions stupides (NEWT TE DEMANDE DE TE TUER POURQUOI TU HÉSITES ??) et tous les autres personnages n’ont pas vraiment une psychologie intéressante. Ensuite Térésa, parlons de Térésa … J’adore Térésa peut être en grande partie parce qu’elle est joué par Kaya Scodelario que j’aime très fort (ne cherchez pas, je déteste certains acteurs sans raison particulières et à l’inverse j’en adore d’autres je ne sais pas du tout pourquoi).  Soyons tous d’accord quand Térésa arrive dans l’arène dans le tome 1, TOUT LE MONDE s’est dit qu’elle allait finir avec Thomas, c’était assez évident. Pour une fois qu’une romance qui se voit à 3 millions de km dans un roman young adult me plait, on me l’enlève. Une nouvelle fois, je ne comprends pas à quoi sert Térésa. On apprend absolument rien sur son passé avec Thomas, on ne comprend pas ses actes et elle est quasiment invisible pendant les deux derniers tomes.  Le comportement du héros vis à vis d’elle m’a exaspéré à un point inimaginable, il ne prend jamais la peine de l’écouter, je ne sais même pas quoi vous dire pour vous décrire à quelle point j’ai trouvé leur relation sans aucun sens.

En conclusion, vous aurez compris que ce tome ne m’a pas du tout satisfaite et je suis vraiment très déçu. James Dashner si tu m’entends, EXPLIQUE MOI !

 

Le Remède Mortel (L’épreuve T.3) de James Dashner

Pocket Jeunesse

2012

Le premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon

Je n’ai pas vraiment de bons souvenirs de films français à quelques exceptions prêt, c’est pour cela que lorsqu’on me propose de regarder un film provenant de mon cher pays j’y vais un peu à reculons (ce qui est bien dommage, je vous l’accorde) et je dois vous dire que pour cette fois j’ai eu tord.

Le premier jour du reste de ta vie est une comédie dramatique qui raconte 5 jours de la famille Duval composé des deux parents, de deux fils et d’une fille entre 1988 et 2000. Chaque jour, même si l’on retrouver à chaque fois tous les personnages est centré sur un membre de la famille.

Le premier jour est un film que j’aime particulièrement surtout pour son écriture que je trouve remarquablement intelligente.  On pourrait pensé que avec seulement 5 jours raconté, on ne voit que des échantillons de la vie de cette famille mais ce n’est pas le cas grâce à des astuces de réalisation. Dans chaque partie (une partie = un jour), on est dans la tête d’un personnage et on voit donc ses souvenirs. Les flash-backs sont super bien montés, je pense notamment à ma scène préférée du film où la mère lit le journal intime de sa fille et pendant qu’une voix off lit ce qui est écrit on voit l’adolescente qui grandit de page en page dans le même plan que la mère est train de lire dans le présent.

Il y a des clins d’œil entre les parties et les liaisons se font plutôt bien. Le film se déroulant sur 12 ans, on y rencontre beaucoup d’allusions à des faits d’époque comme la mort de Kurt Cobain (même si ils se sont trompés dans la date) et les musiques sont en accord avec les dates ce qui est plutôt sympa.

Les seuls défauts que j’ai trouvé à ces narrations, ce que les journées m’ont semblé parfois durer beaucoup plus que 24h et que les acteurs particulièrement les enfants, ne semblent pas vieillir d’un poil physiquement en 12 ans ce qui m’a un peu dérangé car j’ai du mal à situer leur âge dans certaine partie.

J’ai globalement apprécié les personnages même si ils n’ont rien d’exceptionnel et que certains (les secondaires principalement) sont très clichés comme la copine de Albert passionnée d’écologie et de bio. Mon personnage préférée est la fille, Fleur (il y a un gros problème sur le prénom par contre) joué par Déborah Français que j’aime beaucoup car c’est celle qui m’a le plus marqué. Les relations entre les personnages sont intéressantes même si encore une fois assez classique et parfois à la limite du cliché (le grand frère trop protecteur qui n’accepte pas les petits amis de sa fille).

Vous devez me demander pourquoi je classe le film dans mes coups de cœur alors que ma critique n’est pas si élogieuse que ça. Je ne vous dirai pas que ce film est spécialement original ou marquant et que j’ai trouvé les acteurs et/ou les personnages remarquables car je ne le pense pas. Par contre, je vous conseille très vivement de le regarder un soir où vous aurez un coup de blues car l’ambiance qui se dégage de ce film me réchauffe le cœur. C’est un film que j’ai déjà revu et que je n’hésiterai pas à encore regarder lorsque j’aurai besoin d’un petit quelque chose simple, beau et frais pour me réconforter. Le premier jour du reste de ta vie est un peu comme un vieille ours en peluche, ce n’est certainement pas le truc le plus extraordinaire que vous possédez mais pourtant dès que vous y jetez un coup d’œil, une onde de tendresse et de bonheur traverse votre corps.

Le premier jour du reste de ta vie, un film français de Rémi Bezançon

Avec Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Déborah François …

114 min

2008

Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples

Premier article BDs/comics/mangas du blog ! Sortez le champagne ! Cette première chronique va donc parler (comme le titre l’indique) de la série de comics Saga de Brian K. Vaughan (scénario) et Fiona Staples (dessin) que j’ai découvert sur des chaines de booktubeurs américains.

Saga est une série de comics de fantasy. Les personnages principaux sont Alana et Marko qui sont amoureux. Le problème étant qu’ils vivent dans une galaxie en guerre et qu’ils viennent de planètes ennemies. Au début du tome 1, Alana vient de donner naissance à leur enfant,Hazel, et elle est poursuivie par plusieurs personnages. L’histoire est d’ailleurs raconté par Hazel en flash black comme un récit de son enfance. Saga ne ressemble à pas grand chose que j’ai lu auparavant mais si vous voulez une comparaison je vous dirais que c’est  Roméo et Juliette dans un univers de Space Opera complètement barré.

J’ai complètement été emballé par ces comics et j’ai lu les 3 tomes très rapidement. L’histoire qui repose sur la romance entre Alana et Marko n’a rien d’exceptionnel. Par contre, j’ai trouvé le choix de narration plutôt original et sympa, Hazel nous racontant l’histoire depuis son point de vue d’adulte peut donc nous éclairer sur des éléments concernant les personnages qu’une narration chronologique classique ne permettrai pas.

L’atout de Saga est l’univers absolument génial que Brian K. Vaughan a construit. J’adore les univers de fantasy avec des créatures totalement inédites, une faune et une flore super bien travaillé et pleins de petits éléments qui font le charme de ce genre d’histoire et je dois que j’ai été complètement servi. La petite famille va visiter plusieurs planètes et chacune a une ambiance très particulière qui ressort grâce aux dessins et à la coloration.

Niveau personnage, je vous préviens tout de suite ce n’est pas les profils psychologiques les plus recherchés du monde mais je tiens à noter la large diversité de physiques des protagonistes. Les auteurs nous offre des robots, des créatures ailés, d’autres avec des cornes, une adolescente fantôme qui n’a plus de jambes, un cyclope … Personne ne se ressemble que ce soit du point de vue du fantastique mais aussi des caractéristiques humaines car j’ai eu énormément plaisir de noter qu’on retrouve des personnages vieux, jeunes, des enfants, des femmes et des hommes avec des rôles non genrés, des hétérosexuelles, des homosexuelles et une grande variété d’origine ethnique. Juste pour rencontrer toutes les personnalités et les design des personnages de cette série, vous devriez lire Saga ! IL Y A MÊME UN CHAT QUI PARLE ET QUI DÉTECTE LES MENSONGES ! C’EST TROP GÉNIAL !

Côté dessin, toute la BD est aux couleurs ce qui est un vrai atout dans ce cas car les couleurs plutôt vives dessert très bien le scénario. Fiona Staples est vraiment talentueuse, j’ai particulièrement apprécié les grands vignettes et les pages de chapitre !

Avant de conclure, je dois vous préciser que Saga est à la base destiné à un public adulte comme l’indique la mention « pour public averti » sur l’édition française. Je ne pense pas que cet avertissement est du à une possible violence car même si la galaxie est en guerre et qu’il y a parfois du sang, ces scènes ne sont pas spécialement choquantes et conviendraient à un public adolescent. Par contre, il y a des scènes de sexe très bien dessiné et quelques vannes avec des connotations qui m’ont fait particulièrement beaucoup rire donc je conseille ces BDs plutôt à partir de 14 ans mais vous faites bien comme vous voulez !

En mot de la fin, je trouve donc que Saga est une série de comics qui mérite son succès  et qui nous offre une histoire certes simple mais dans un univers extrêmement bien pensé et complètement délirant avec des personnages drôles et attachants ! Pour se changer les idées et partir très loin de nos quotidiens, c’est simplement parfait !

Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples

Depuis 2013

Edité chez Urban Comics pour la version française

3 tomes – 4ième à paraitre

15€ le tome pour environ 150 pages

Palo Alto de Gia Coppola

Etant une immense fan de Sofia Coppola, c’était limite une obligation pour moi de découvrir le premier film de sa nièce Gia Coppola surtout que j’avais lu pas mal de critiques comparant Palo Alto à Virgin Suicides, un de mes films préférés.

Premier point de ressemblance avec Sofia, Gia choisit comme sujet de premier film des adolescents désillusionnés qui s’ennuient à mourir à Palo Alto, Californie. Le scénario reprend des personnages de nouvelles de James Franco que je meurs d’envie de lire. L’histoire n’a pas vraiment une intrigue qu’on suit du début à la fin, je le vois plus comme plusieurs portraits d’adolescents. Gia Coppola se contente de nous montrer qui ils sont, elle ne pose point de jugements sur leurs actes et ne répond à aucune question, elle semble juste vouloir nous dire « regardez ces enfants complètement paumés en train de souffrir, regardez comme c’est beau ».

Car là où l’on voit le plus l’influence de sa tante sur la jeune réalisatrice c’est bien dans la beauté des images et ce n’est pas pour me déplaire. Les couleurs à la fois pastel et sombres et les plans choisis toujours très judicieux ne sont pas du tout pour me déplaire. J’adore un film quand l’histoire est prenante et les personnages bien construits mais j’adore un film par dessus du tout quand je le trouve juste beau. J’avais juste envie de faire des poses pour croquer toutes les scènes pendant tout le film tellement j’ai aimé la manière dont Gia Coppola filme ses personnages.

J’ai trouvé les dialogues très bien écrits et les jeunes acteurs jouent très biens (après The 100 ça fait plaisir de voir qu’il y a de jeunes acteurs qui savent être crédible avec un jeu simple). Si Emma Roberts, parfaite dans ce rôle, n’est pas vraiment une révélation, Nat Wollf et Jack Kilmer sont des acteurs à suivre.

Je n’ai pas grand chose à dire sur ce film tellement je l’ai aimé. Il est loin d’être parfait, certains vont surement le trouver ennuyeux ou d’autres sans intérêt mais moi c’est tout ce que j’aime des belles images et des personnages justes et attachants. Je trouve que parfois le simple quotidien des gens si il est bien filmé m’émeut autant voir plus qu’un drame avec séparation et mort au final. J’attends avec impatience le prochain film de Gia Coppola et j’espère qu’elle trouvera une marque un peu plus personnelle car si j’ai un seul reproche à faire à ce film c’est peut être que j’ai trouvé les ressemblances avec l’univers de Sofia Coppola un peu trop grandes. On aurait parfois dit des personnages de The Bling Rings filmés à la manière de Virgin Suicides.

images

 

Palo Alto, un film américain de Gia Coppola

Avec Emma Roberts, James Franco, Nat Wolff, Jack Kilmer …

1h30

2014

Shameless (US)

la-famille-gallagher

Il y a des séries (ou des sagas littéraires mais c’est une autre histoire) avec lesquels, au moment de dire au revoir aux personnages et à l’univers qui nous ont accompagné pendant de nombreuses heures, je ressens une immense tristesse. C’est ce qu’il m’est arrivé la nuit dernière en finissant la saison 4 de Shameless. Bien sûre, je sais que ce n’est pas la fin car une saison 5 est déjà en cours de tournage mais rien y fait, je suis restée une bonne heure allongée dans mon lit, scotchée, incapable de rien faire … C’est un peu comme quitter un ami d’enfance que l’on ne voit plus très souvent ou partir la maison de vacances de ses grands-parents à la fin de l’été : même si on sait au fond de nous que ce n’est pas vraiment la fin, ces évocations nous font ressentir une légère douleur au cœur.

Shameless (US) est une série américaine qui est inspiré de son homonyme anglais (que je n’ai jamais regardé). Elle est diffusée depuis 2011 sur Showtime et connait un assez grand succès. Shameless raconte, pour faire court, la vie de la famille Ghallager à Chicago. Frank, le père, est alcoolique et irresponsable et c’est Fiona, l’aînée qui élève ses 5 frères et soeurs : Lip, Ian, Debbie, Carl et Liam.

Là, je vous vois venir, si vous n’avez jamais regardé un seul épisode de cette série, vous vous imaginez quelque chose de très larmoyant qui a pour but de prendre en pitié ces pauvres petits enfants sans père ni mère pour s’occuper d’eux. Mais la vérité c’est que Shameless est une série infiniment drôle. L’humour est d’ailleurs la première chose qui m’a fait accroché aux aventures de la famille Ghallager. Alors que l’histoire aurait pu prendre un tournant très lourd et grave, l’humour assure un ton très léger et rafraîchissant.

Au fil des épisodes puis des saisons, les personnages évoluent dans des directions toujours très justes (pas justes dans le sens de la justice mais justice dans le sens que c’est crédible) et intéressantes. Je me suis attachée à toute la fratrie Ghallager (mention spéciale à Lip, j’en suis totalement amoureuse) et j’ai l’impression de les connaitre aussi bien que ma propre famille. De plus, les personnages secondaires, récurrents ou non, sont très différents les uns des autres, peu clichés et très bien travaillés.

Enfin, si j’avais un dernier mot à dire pour vous convaincre c’est que cette série aborde des thèmes comme l’alcoolisme, l’homosexualité et la pauvreté sous un angle touchant rare et sans jamais tomber dans le mélodrame ou le discours moralisateur. Bref, je ne peux que vous conseillez Shameless, vous allez rire, beaucoup, et surement vous allez avoir la surprise, au détour d’un épisode, sentir une larme couler sur votre joue …

Shameless (US) créé par Paul Abott

2011 – en cours de production (4 saisons)

Avec Emmy Rossum, William H. Mancy, Jeremy Allen White, Shanola Hampton …